Une iconographie spirituelle
Clara Grouazel et la peinture iconographique
Aujourd’hui, le travail de Clara Grouazel s’incarne dans la création de tableaux iconographiques modernes et commémoratifs, réalisés à partir de cendres funéraires humaines ou animales selon les demandes.
Formée à l’art de l'iconographie byzantine auprès du maître iconographe Alexandre Sobolev, Clara crée des œuvres empreintes de sens et de spiritualité, célébrant la beauté, la mémoire et le lien profond qui nous unit à ceux qui ne sont plus.
Représentation iconographique traditionnelle
Le mot iconographie vient du grec ancien eikon (εἰκών), qui signifie "image", et graphein (γράφειν), "écrire". Il désigne donc littéralement "l’écriture de l’image".
Iconographie : étymologie
Définition et rôle de l’icône
L’iconographie désigne à la fois l’étude et la création d’images à forte valeur symbolique, notamment religieuse. Dans la tradition chrétienne orthodoxe, l’icône n’est pas une simple illustration permettant à tous de "lire" l'histoire et la vie des saints : elle est un support de prière, une fenêtre vers le divin, censée rendre visible l’invisible. Elle transmet un message spirituel, plus qu’un message narratif ou décoratif.
Brève histoire de la peinture iconographique
Née dans le christianisme byzantin au IVe siècle, l’iconographie s’est développée dans les églises orthodoxes, notamment en Russie, en Grèce et dans les Balkans. Au Moyen Âge, elle suit des canons stricts pour représenter saints, scènes bibliques et dogmes. Peu changée à travers les siècles, elle reste vivante aujourd’hui dans les traditions orthodoxes, tout en inspirant certains artistes contemporains qui en réinterprètent le style dans une démarche spirituelle et personnelle.
Style et techniques propre à l'art iconographique
L’art iconographique se caractérise par un style symbolique, frontal, intemporel et hiératique. Il suit des règles précises de composition, de couleurs et de symboles. Les techniques traditionnelles incluent la peinture à l’œuf (tempera) sur bois, l’application de feuilles d’or, et une succession de couches transparentes qui donnent profondeur et lumière à l’image.
L'absence d'icônes figuratives dans l'art de Clara
Ce qui distingue les œuvres iconographiques de Clara, c’est justement l’absence de représentations figuratives ou religieuses au cœur de ses peintures cinéraires.
Dans la tradition orthodoxe, les icônes sont des images codifiées, répondant à des règles précises de composition. Elles "s’écrivent" selon des canons sacrés, et chacune raconte un passage de la Bible. Clara ne crée donc pas d’icônes au sens religieux du terme. Elle ne "représente" pas — elle évoque.
« Mon style est iconographique dans la technique, mais symbolique, abstrait et contemporain dans l’expression. Je n’écris pas des icônes religieuses, j’écris et je peins avec des pinceaux, des pigments, des couleurs, et… avec la cendre, le souvenir de la vie d’un être aimé. »
Sans images sacrées ni figures saintes, ses œuvres s’affranchissent du cadre religieux pour s’inscrire dans une démarche profondément spirituelle. Clara développe une forme d’iconographie libre, où l’émotion, la mémoire et la lumière prennent le relais du récit biblique auquel l’iconographie traditionnelle est habituellement associée.
Un art iconographique entre ciel et mémoire
Dans le travail de Clara, la peinture inspirée de l’iconographie se situe à la croisée de plusieurs genres : art spirituel, art commémoratif et art contemporain. Elle hérite de l’esthétique et de la technique de l’iconographie, tout en ayant des fonctions mémorielles et émotionnelles, ce qui la rapproche de l’art commémoratif, sans s’y réduire.
