À propos
Biographie
Clara Grouazel est installée au Québec depuis 1994. Elle est née à Matignon en Bretagne et très jeune, elle démontre un vif intérêt pour le dessin et devient élève de l’école de design Alexis de Tocqueville de Cherbourg. Ses études terminées, elle se passionne pour les arts décoratifs et leurs corollaires. C’est sous la guidance du Maître iconographe Russe Alexandre Sobolev, qu‘ elle se forme à la pratique de l’Icônographie Byzantine du XVe siècle. Dotée d’un savoir tiré d’une longue étude et d’une grande pratique, elle assouplit sa technique en tant que moyen d’expression et nous offre dans l’ensemble de son œuvre la confrontation inattendue d’éléments contradictoires. La maîtrise d’une palette rigoureusement restreinte participe à renforcer le sentiment insolite qui allie quiétude et mystère. Soutenant son propos symboliste dans un réalisme intemporel et fantastique, elle nous conduit sans détour à une rencontre : celle du silence.
Clara expose tant en France qu’au Canada. En 2004, elle reçoit la Médaille d’Or à l'International Art Compétition de la National Academy of Fine Arts du Brésil. En décembre 2013, sur sélection, elle expose au salon Art Capital au Grand Palais de Paris. Suite à cet événement, la Fédération Nationale de la Culture Française lui octroie la distinction de la Toile d'Or 2014. Distinction attribuée selon des critères de qualités créatives, émotionnelles et techniques.
En 2020, elle reçoit le certificat du Luxembourg Art Prize, prix décerné par la Pinacothèque Muséum du Grand-Duché de Luxembourg.
Démarche
artistique
L'œuvre est seule et ne tire sa force que d'elle-même. C'est un précepte que je m'impose, l'incontournable point de départ de ma création. Mes œuvres sont le reflet de tensions disposées en équilibre sur un balancier. L'impact de chaque image et le poids de chaque chose tirent leur vigueur de l'espace qu'elles occupent. D'où ma préoccupation de l'omniprésence du fond, du néant sur lequel se grefferont des éléments picturaux, souvent insolites, qui sont ma volonté de persuader moins par le raisonnement que par le sentiment. Mes toiles sont donc texturées, altérées, patinées au moyen de teintures végétales et de techniques personnelles, fruits de mes recherches artistiques. Et puis vient ce que je nommerais mon double langage, entre tendance minimaliste et tendance figurative, entre technique traditionnelle et concept contemporain, oscillant constamment entre imaginaire et réalité.
Sur la couverture de l'ouvrage, un détail d'une peinture de Clara Grouazel. On y voit deux énormes oeufs bien droits et immobiles dans la pénombre, dont le premier, à l'avant-plan, est délicatement fissuré. De cette faille émerge une mince tige feuillue, une pousse timide. Symbole de vie souterraine et de renouveau dans l'ombre, de silence fécond.
À part La Laitière de Vermeer dont il est question dans le recueil, on ne pouvait trouver meilleure illustration pour accompagner et représenter le projet d'Hélène Robitaille.
Sept nouvelles soumises à la force centrifuge de l'intériorité et au vertige imparable des sentiments. On pourrait ainsi dire que les textes de l'auteure mettent moins en scène des personnages que des expériences. Car même s'il y a dialogues et actions parfois, l'essentiel des récits tient, dans la plupart des cas, au monologue intérieur concentré sur les chocs, remous et autres effets immédiats provoqués par les aléas de l'existence.
Le recueil s'amorce avec Les Bras de mon père, où la narratrice, une fillette de neuf ans vivant seule avec son père défait, silencieux et alcoolique, se lie d'amitié avec Daniel, ami de ce dernier et voisin de palier, figure salvatrice allant devenir l'objet d'une lancinante attirance du coeur. "(...) j'offre souvent mon corps à un homme déchu dans quelque coin secret de la ville", lit-on dans Mon aveugle, et cette fois-ci, toujours par compassion, ce sera justement à un loqueteux privé de ses yeux, rencontré
sur un banc de parc. La compassion, l'empathie: une force motrice indéniable de cette écriture en quête d'un idéal de bonté sauvage. Cet élan d'amour vers les âmes et les corps guettés par la fatalité est plus que manifeste dans le travail d'Hélène Robitaille: un jeune prêtre veille l'ancien curé dont il est le remplaçant, un homme foudroyé par le sort (Veille); une femme accompagne son "étrange amie" sur le chemin de mort de sa mère (Mon Acadienne); un vieillard repense à sa vie et va s'écrouler devant la mer (Un enfant qui s'en va); une morte affirme son amour indéfectible pour sa compagne (Mes funérailles); une fille évoque avec émotion le suicide de sa mère (Les Seins de ma mère).
À cela s'ajoute un besoin de célébrer la sensualité du corps "atypique", exclu par les canons contemporains de la beauté, celui des ronds et des vieux, hommes et femmes, le besoin de prendre en charge et de bercer les vies en marge de la grande parade des triomphants, les perdants non magnifiques, les brebis fatiguées.
Magnifique entreprise toutefois constellée de pièges dans lesquels s'empêtre l'auteure. Car le lyrisme parfois suranné de la prose trahit une recherche d'effet où misérabilisme, sanglots et violons - le recueil est un saule pleureur - nous font désirer la puissance d'évocation de la retenue. À cela s'ajoutent répétitions, surexplications et inconstances de ton. Dommage. Quelques fines trouvailles poétiques scintillent dans le lot. Une poignée de diamants solitaires incrustés dans la mine des lamentations.
Hélène Robitaille nous propose avec Les Cigales en hiver un premier recueil de nouvelles mélancolique mettant en lumière la fragilité du vivant.
Les Cigales en hiver
BENOÎT JUTRAS
Le Devoir
Ce qu'ils en disent
PATRICK BAUDUIN
Vice Président principal et chef de création
COSSETTE COMMUNICATION, Montréal
Membres du Conseil des Arts de Montréal
Animateur de la chronique « Analyse d’image »
À l’émission Indicatif présent de Radio Canada
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Le fond, la forme...
Éternel débat du regard,
question incestueuse,
souvent froide et stérile.
Avec Clara Graouzel.
Fond de textures.
Fond de sujets.
Point à la forme!
Rencontre puissante
entre ces couleurs lourdes et intenses
venues d’un temps de Renaissance
et de sujet insolites, surréalistes,
flottant sur des toiles de démesures
En ces temps de numérisation
et de virtualités obsédantes
Clara Grouazel nous invite
à perdre à nouveau notre pensée
dans les profondeurs de ll’huile éternelle
et dans l’énigmatique surimpression
de thème au souffle long
et parfois lancinant.
Une expression d’art contemporain
définitivement inscrite dans l’histoire
de la peinture, récompensée par la médaille
d’Or de la National Academy of Fine arts
du Brésil en 2004.